La médecine racontée aux enfants

Jean-Noël Fabiani dirige l’enseignement de l’histoire de la médecine à l’Université Paris-Descartes de Paris. Sans surprises, c’est avec brio et pédagogie qu’il égrène les grands noms au fur et à mesure de l’invention d’une discipline multiforme et infinie. Au fil d’une mise en pages du plus grand classicisme, le lecteur remarque que les avancées passent par une alternance équilibrée de recherche et d’expérimentation. Mais la petite anecdote, le hasard ou l’observation sans objet suscitent bien souvent les plus grandes découvertes. N’en déplaise à Claude Bernard, défendant de la preuve, la médecine reste un art encore fragile, soumis aux actions imprévisibles de l’humain.

C’est tout à fait normal, les femmes sont les grandes absentes – on aurait aimé quelques mots supplémentaires sur les infirmières. Trois noms féminins interviennent, d’abord au tout début, Maia la femme-médecine de la préhistoire, puis à la toute fin à propos des rayons X (Marie Curie, au milieu d’autres) et de l’ADN (Rosalind Franklin, éclipsée par une disparition prématurée). On ne réécrira pas l’histoire…

Par contre, j’ai regretté que la psychiatrie n’intervienne que dans une double-page au moment de la Révolution française, avec un entrefilet sur les psychotropes et les neurosciences. De même, il n’est pas dit un traître mot des médecines orientales, ou des médecines douces, ne serait-ce que sous forme de controverse. Des manques notables, ou un parti pris qu’il aurait été bon d’expliquer…