La Peste des âmes

Londres, 1521. Une mystérieuse épidémie de suicides chez les étudiants sème la panique, les cadavres sont retrouvés avec des lettres désespérées où ils accusent Dieu de les avoir abandonnés. La résolution de l’affaire est confiée à Lord Morland, père de Margaret. La jeune fille est elle-même amoureuse d’un étudiant pauvre, Andrew Whisper, une liaison que son père réprouve pour des raisons inavouables... Soupçonnant un de ses professeurs, Andrew mène lui aussi l’enquête avec ses amis du cercle secret des Blackfrairs Seven. Mais l’intrigue est plus compliquée qu’il n’y paraît, impliquant le chercheur de femmes pour le roi Henri VIII…
La Peste des âmes est d’abord une plongée historique au XVIème siècle, un monde difficile, encore très proche du Moyen-Age par ses façons de vivre et de penser. C’est aussi une belle histoire d’amour contrarié, avec des personnages de femmes volontaires et courageuses. C’est enfin une histoire abracadabrante sur les prémices de la Réforme anglicane, juste avant les guerres de religion qui vont ravager la seconde moitié du siècle. Que le ténébreux Henri VIII ait vraiment mandaté un agent pour prouver a contrario l’existence de Dieu ou qu’Aron Boggis soit fou, peu importe, l’histoire touffue fait froid dans le dos. Le lecteur en sort perdu, ébaubi. On ne s’approprie pas tous les tenants et les aboutissants de l’intrigue et les personnages durs, la plupart à la psychologie tortueuse, restent assez loin de nous, mais on passe un bon moment de lecture solide, haletante et originale, très bien traduite.