Personnage principal de cet album, la petite mare est un lieu interdit aux enfants mais c’est pourtant là que les petits veulent aller, par désir de transgression mais aussi parce que, pour eux, c’est le lieu des pêches miraculeuses ou supposées telles.

L’essentiel du récit est consacré au regard accordé à la nature. Accueilli par un lièvre, dans un décor liquide de saules et de reflets, le lecteur peut tour à tour rêver en regardant la grenouille des contes, s’effrayer des silhouettes inquiétantes des arbres ou des gueules agressives de poissons (peut-être abyssaux ?). Ce mystère du lieu accompagne le mystère du temps, rythme des jours et des nuits. Dans le cache-cache qui oppose l’enfant et la carpe qu’il voudrait pêcher, il faudrait oser vaincre la nuit, s’imposer, tenir tête… Le narrateur interpelle l’enfant qu’il était, vaincu par la fatigue et que la carpe narguait !

Tout ocre et sépia, couleurs des souvenirs et des regrets, La petite mare cristallise une part d’enfance de l’auteur/narrateur. L’écriture souple, rythmée de la nostalgie crée un sentiment poétique susceptible d’être partagé par de nombreux lecteurs appelés à chercher dans leurs souvenirs leur propre lieu magique, celui qui les a construits.

Danielle Bertrand

Présentation par l'éditeur

En ce temps-là, la mare était le lieu idéal pour pêcher. Le secret était partagé par les enfants, car selon les adultes, la mare était un lieu dangereux et éloigné du village, il n’était donc pas question de s'en approcher...

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