La pire meilleure journée de ma vie

Babel City, un événement majeur ! Pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, un spectacle diffusé mondialement doit fédérer des groupes chorégraphiques sur la musique du Boléro de Ravel. Lucile Boulivier, appartient à un de ces groupes de danse, dirigé par Mle Fabrezan, sa professeure ! Jusqu’alors bonne élève, Lucile, collégienne de 5°, court deux lièvres à la fois : être magique pour la cérémonie et éblouir Jérémy ce qui la conduit à quelques insolences calculées. En effet, Lucile est en secret, amoureuse de Jérémy Deveaufleury qui ne la remarque pas. Toute l’intrigue du roman est fondée sur ce double jeu, apprendre de mieux en mieux la chorégraphie dans une tension extrême que les adultes, en premier lieu la mère de Lucile fait peser sur elle et attirer l’attention de Jérémy, bel indifférent. Le 26 juin, les lumières, la foule, la pression : catastrophe « rien ne se passe jamais comme on a rêvé » ! Dans une écriture fine et ciselée, Hubert Ben Kemoun décrit l’attente, les longues heures où la pression monte, l’ennui généré ; il rend compte des injonctions paradoxales des adultes qui disent « soyez calmes » et engendrent la tension.
Les personnages principaux ou secondaires, en particulier la bienveillante Mle Fabrezan, attirent la sympathie. Les situations, entre l’importance - toute relative - de l’événement et la catastrophe intime vécue par Lucile, le pire et le meilleur, sont traitées de façon comique dans un roman vitaminé qui délivre une belle leçon d’humanité, modeste et heureuse. A recommander vivement.