La poule qui ne pondait pas

Dans la basse-cour, Pysanka étonne, Pysanka agace : au lieu de pondre des œufs comme ses consœurs ou, pourquoi pas, de pousser des cocoricos comme le coq, elle baguenaude. Toute la journée, elle observe son environnement, elle admire les fleurs, le ciel, le soleil, etc. Ses amies la pressent de pondre au moins un œuf. Pour savoir si elle en est capable ! Pysanka s'installe, attend, attend... Un œuf finit par venir. Il est coloré, décoré, magnifique. Convaincues, les autres poules laissent désormais tranquille la rêveuse.

Ecrit par une auteure ukrainienne, l'album brode sur la fête de Pâques. L'histoire est mignonne, l'héroïne sympathique, le message agréable à entendre : le travail n'engendre pas forcément la joie de vivre ni la beauté, et il faut cultiver sa différence en ce sens.

A propos de beauté, cette dernière est bien au rendez-vous des illustrations pleine page à l'aquarelle : ronds, volutes, formes géométriques, couleurs éclatantes... Ne cherchez pas les caractéristiques d'une simple ferme, l'album entier est un œuf de Pâques en puissance. Il suffit de regarder la queue du coq (intelligemment affublé d'un prénom féminin !) : riche à la façon d'un paon, mi-plumes mi-feuillages, elle dépasse largement les formes pourtant voluptueuses des poules. On pense un peu à Martine Bourre, on admire sans trêve jusqu'au panier tressé de chaque pondeuse.
Des images à lire avec bonheur.