Trois personnages en ombres chinoises, élégant contrepoint du texte noir sur fond blanc, renversent des stéréotypes. D’abord une sorcière bonne mère, vit en paix avec sa fille. Certes, elles ramassent des champignons empoisonnés mais il faut bien vivre ! Ensuite, sa fille, à ses risques et périls, affirme sa liberté. Enfin le loup, un peu vieux, un peu gâteux devient petit à petit père nourricier ! Ce trio tisse un conte doux amer sur les liens familiaux, « naturels » ou « contre-nature ».
Mère et fille vivent chichement en tête-à-tête. Un jour survient un loup prêt à les croquer. La mère sorcière veut défendre sa fille. Mais l’illustration qui montre la puissante patte griffue du loup face à la maigre main crochue de la sorcière nous indique très vite que le rapport de force n’est pas du côté de la sorcière. Un pacte est donc passé : le loup apporte chaque jour le gibier que la sorcière cuisinera pour eux trois. Petit à petit, entre la fillette et le vieux loup naît une affection dont la mère est jalouse. Au fil de péripéties qui montrent que les hommes sont pires que les loups, le danger vécu par la fillette atténue les tensions et soude le trio familial ainsi composé autour de la fillette sauvée.

Drôle, bien écrit, bien illustré et riche d’interprétations, de discussions possibles, ce petit roman a tout pour séduire des lecteurs en herbe.

Danielle Bertrand

Présentation par l'éditeur

C’est l’histoire d’une vieille sorcière qui n’aime rien ni personne. Un jour, alors qu’elle se promène dans la forêt avec sa fille, elle rencontre un vieux loup solitaire, ancienne terreur de la forêt.
En échange de la vie sauve, la sorcière accepte de préparer chaque jour un repas pour le loup. Pendant qu’elle cuisine, sa petite fille se passionne pour les histoires du loup vieillissant… au point de rendre la sorcière jalouse et d’émouvoir l’animal !