La ville engloutie

Si Emile n’avait pas été traité de « Gros naze » par son amie Mélanie, un matin de collège, rien de tout cela ne serait arrivé. Il ne serait pas allé chez son grand-père Vladimir, qui ne lui aurait pas avoué qu’il détient le secret de voyager dans le temps et il n’aurait pas expérimenté cette possibilité.
Voici donc Emile en 2065. Il a le projet d’enquêter sur lui-même, savoir s’il est devenu un gros naze ou un type bien. Il a quelques chocs en arrivant car la planète a été bien malmenée durant ces cinquante ans : le village de son grand-père est devenu un éco musée ; sa ville a été engloutie par la mer ; les tsunamis et autres tempêtes sont fréquentes et la température a beaucoup augmenté. Il fait la connaissance d’Alaska, une bien jolie jeune fille qui l’aide à appréhender ce monde différent. Emile commence son enquête. Ce qu’il apprend sur lui et les siens, ce qu’il constate au cours de ses pérégrinations dans ce futur possible, ne manque pas de l’étonner, voire de l’inquiéter …
Le thème classique du voyage dans le temps permet à Jean-Michel Payet de parler de sujets qui sont au cœur de nos choix de société aujourd’hui : écologie, bouleversements climatiques, politique et économie également, priorités que l’on se donne collectivement. Avec le personnage d’Emile, cet adolescent curieux et débrouillard, il pose une autre question : est-il judicieux de connaître son avenir ? En sachant son avenir, dans quelle mesure peut-on agir sur celui-ci et modifier par là-même son histoire personnelle et plus largement l’histoire du monde ? Questions vertigineuses qui sont ici habilement amenées.