L’Allée de lumière (Les Miroirs du Palais, tome 2)

Dix-sept ans ont passé depuis l’arrivée du miroitier vénitien Domenico en France. Marié, père de deux enfants, Fabio et Valentine, il vit maintenant en Normandie. Le roi le rappelle pour participer à la réalisation de la Galerie des Glaces sa sœur de lait Marie-Anne, fille légitimée de Louis XIV. Fabio, qui ressemble à un fils du roi, est lui introduit à la Cour, pour son plus grand malheur…
Suite du Serment de Domenico, ce deuxième tome ne se lit aisément qu’après le premier. Certes, Annie Pietri truffe le début d’allusions aux aventures de Domenico, mais le lecteur au fait les trouvera un peu insistantes et maladroites, tandis que celui qui découvre se sentira la main forcée. Une fois ces moments passés, l’intrigue se déroule agréablement dans un certain suspens, usant d’un style vivant, d’une proximité avec le quotidien qui caractérise l’auteur. Il n’y a cette fois-ci pas de personnage principal ; Domenico passe au second plan, Fabio manipulé n’est plus lui-même et Marie-Anne se situe au-dessus des soucis communs. Un tourbillon de points de vue s’enchaîne donc, en accord avec la complexité et l’atmosphère volage de la Cour du Roi-Soleil. Mâtinée d’un fantastique repris symétriquement au tome précédent, l’histoire se fait ensuite originale, mais perd aussi de sa crédibilité historique. Reste la fastueuse Galerie des Glaces, dont on suit avec plaisir et intérêt les travaux d’avancement. Enfin, le retour de la fille italienne de Domenico laisse présager un troisième ouvrage : les glaces maudites résisteront-elles à l’épreuve d’une nouvelle écriture ?