Le Cercle des carcophages

Dieppe, aujourd’hui. Lancelot et sa sœur Léonie sauvent Tamiel, jeune femme venue de l’Atlantide pour appeler les Terriens à protéger les fonds marins : la mer est en danger à cause du dioxyde de carbone émanant des activités humaines. Les deux enfants comprennent alors que leur père, chercheur que personne ne voulait écouter et mis brutalement au placard, avait raison. Ils créent le cercle des carbophages, jeunes collégiens qui refusent d’aller en voiture à l’école, ne mangent que des légumes de saison, etc, afin de retarder le réchauffement climatique. Leur père reprend confiance et ses travaux sont réhabilités.

Comment se montrer pédagogue sur un sujet complexe sans faire de lourdeurs ? Sylvia Khone – pseudonyme d’une chercheuse - s’en sort plutôt bien. Evidemment, ses personnages bon teint sont un peu schématiques, du moins prévisibles (par exemple, la petite Léonie, muette depuis les soucis de son papa, se remet miraculeusement à parler quand la situation s’arrange). L’introduction de l’Atlantide victime d’une scission de ses habitants complique le fil de l’histoire déjà alambiquée et la rend assez naïve pour des pré-adolescents. Mais, à travers un narrateur omniscient au ton proche de l’oralité, la capacité de l’auteur à couler des informations scientifiques dans un récit sans l’interrompre est excellente. La compréhension du phénomène de réchauffement climatique se fait pas à pas, sans difficultés et sans qu’on s’en rende compte. L’aspect « citoyen » est un peu plus criant (agaçant ?) : Lancelot et Léonie, enfants modèles, ne sont pas très passionnants… Le dossier final, dense et très complet, manque lui aussi de ludicité pour espérer être lu à coup sûr. Il n’empêche que l’on ressort de cette lecture avec l’urgence dans la tête et l’espoir au cœur : l’auteur aura su faire passer son message avec un enthousiasme certain.