Le Château de Cassandra

Cassandra vit dans un château un peu délabré du fond de l’Angleterre, dans les années 1930, avec son père, écrivain qui n’écrit plus, sa belle-mère, modèle de peintre, la fantasque Topaz, sa sœur aînée Rose qui attend le prince charmant et le jardinier Stephen, amoureux d’elle. Elle ne va plus à l’école, alors elle passe son temps à écrire les menus événements, ses sentiments… Elle va ainsi remplir trois cahiers, au cours desquels leurs nouveaux voisins, deux jeunes et riches Américains vont bouleverser la vie de la maison. Rose trouvera son mari, le père recommencera ses travaux d’écriture, Stephen deviendra acteur de cinéma, et Cassandra… grandira.

Dodie Smith est connue pour être l’auteur des fameux 101 Dalmatiens. J’étais très curieuse de lire cet ouvrage jamais traduit, paru en 1949 et qui connut depuis un vif succès aux Etats-Unis. Je n’ai pas été déçue, l’intrigue principale se lit sans temps mort, les épisodes de la vie quotidienne de Cassandra – qui n’est pas routinière, loin de là – constituant des contrepoints agréables. La construction en trois cahiers dont le luxe s’accroît (six pence, puis un shilling et enfin deux guinées) au fur et à mesure que la vie de Cassandra s’étoffe est bien vue. Cassandra est une jeune fille passionnée, fantasque qui évolue dans un environnement solitaire propice à l’imagination ; elle se compare elle-même à une héroïne de roman des sœurs Brönte, de Jane Austen ou de Thackeray, et elle a parfaitement raison ! Certes, le personnage de Dodie Smith a un peu vieilli, mais toute adolescente a sa période « romantique » et Le Château de Cassandra peut alors trouver sa place dans ses lectures. Néanmoins, attention, la qualité littéraire de l’ouvrage ne saurait être comparée à celle d’un opus d’une Austen ou d’une Brönte !

Un bon roman d’été (500 pages), ou un beau cadeau de Noël (grand format, 18 euros).