Le diable dans le rétroviseur

Juste avant de partir en vacances, la professeur de français demande à Ludovic de réaliser un exposé sur… le diable. En effet, le jeune garçon a annoncé partir à Vauvert, petite commune du Gard : l'expression « au diable vauvert » est venue tout naturellement à sa bouche. Notre narrateur part donc sur les routes, avec sa petite sœur, sa mère, son père, et une magnifique voiture de collection. L'objectif du voyage est en effet que le père, passionné de vieilles voitures, achète un nouveau bijou à un autre collectionneur.

A peine arrivée après un voyage harassant, la famille doit composer avec des autochtones très en forme : l'un tient un discours sibyllin sur un étang du Charnier, d'autres surgissent déguisés en diablotins… Personne ne s'explique et la mère repart furieuse et effrayée sur la route avec ses enfants. Finalement, les tensions s'apaisent. Le père réalise sa transaction, tout le monde assiste à l'assemblée annuelle de la guilde des Diables Vauvert. Une fois revenu à l'école, Ludovic peut montrer à la classe un reportage vidéo enthousiaste sur ces vacances pas comme les autres !

On se demande bien ce qui a pu se passer dans la tête de l'auteur, sans doute inspiré par des souvenirs de vacances personnels ? Son petit roman raconté par Ludovic déroule une histoire folle et drôle, qui ramène les tentations mythomanes de certains collégiens à une réalité fade… Pour peu qu'on se laisse porter, cela fonctionne, entre tourisme actif, folklore assumé et vraie croyance en l'existence du diable. La bonne idée de la collection tient dans la disposition inattendue d'illustrations, et parfois de bulles de bande dessinée. Elles ponctuent agréablement le texte, lui donnent une chair et une réalité (le vieux notaire déguisé en diable) à laquelle on aurait peut-être sinon du mal à adhérer.