Le manuscrit d'Aristarque

Au IIIème siècle avant Jésus-Christ, Ophélia quitte précipitamment Athènes avec son père, médecin aux pratiques nouvelles dont les idées sont critiquées. Au moment d'atteindre Alexandrie, le père est empoisonné. Ophélia débarque donc dans un nouveau pays et une ville nouvelle avec seulement l'aide d'un jeune marin, Leukos, et le nom de celui dont elle découvrira plus tard qu'il est son grand-père décédé, l'astronome Aristarque.

Aristarque n'est pas non plus apprécié en Egypte : ses positions, et notamment celle selon laquelle la terre tourne autour du soleil, choquent certains religieux fanatiques. Les manuscrits cachés dans la maison d'Aristarque sont ainsi volés, et Ophélia, Leukos et leur nouvel ami Saimen vont partir à leur recherche.

Jeune fille grecque, Ophélia va côtoyer des personnages issus de toute la Méditerranée, montrant la richesse des échanges de cette époque. Fille et petite-fille de scientifiques, elle rencontre aussi toutes sortes de savants passionnés, certains ayant vraiment existé (Archimède, Eratosthène) : c'est l'occasion de comprendre comment s'est formée la science actuelle – nonobstant les oublis des siècles suivants. Enfin, perdue dans Alexandrie, elle va nous amener à visiter la cité et même un bout de l'Egypte.

L'emploi d'un narrateur externe, le déroulé linéaire de l'action unique facilitent l'appropriation des informations transmises. Et elles sont nombreuses, souvent intuitives : pas ou peu de notes de bas de page, absence de glossaire, dossier documentaire par contre assez complet. La quatrième de couverture indique : « un récit d'aventures adapté aux enseignements pluridisciplinaires, dans le cadre du programme 2016 du cycle 3 et de la 5ème ».

C'est parfaitement exact, trop pédagogique cependant pour susciter un enthousiasme de lecture. Le roman surexploite le ressort de la trahison et plonge le jeune lecteur in situ de telle façon qu'il ne se sentira à l'aise qu'après les leçons dispensées à l'école sur le sujet… Dommage, car le sujet en vaut la peine.