Le mystère des buveurs d'encre

Sous une élégante couverture cartonnée, sont regroupées quatre histoires des buveurs d’encre en réédition, la dernière exceptée. Les jeunes lecteurs découvriront avec plaisir le héros, Odilon, fils de libraire qui, à cause de cela assurément, déteste les livres. L’observation, un jour, d’un étrange personnage, le buveur d’encre va le conduire à comprendre que lire c’est absorber « l’aventure à l’état pur » et non pas s’arrêter aux mots. Découverte fondamentale du plaisir de lire, la construction du récit entre rêve et fantaisie, originale, accompagne depuis 1996, les lecteurs, avec une fraîcheur intacte. L’auteur décline dans d’autres intrigues le principe d’un accès à l’œuvre par le biais d’une paille et lorsque, avec son amie Camilla, ils s’engagent dans le bois du petit chaperon rouge, les histoires s’emboîtent et les clins d’œil entre contes classiques et récit moderne posent des questions importantes sur l’identification des lecteurs et des héros, sur la fascination et la peur, la réflexion sur les relations entre vie rêvée et vie « réelle », les émotions fortes auxquelles donnent naissance les situations archétypales de protection ou au contraire de dévoration, etc… La quatrième histoire inédite est un prétexte à utiliser le crayon contenu dans le livre, gadget qui n’apporte pas grand-chose au thème mais joue sur le plaisir de l’écriture sympathique qui apparaît disparaît en fonction de la lumière. Nous suivons avec amusement Odilon dans ses déambulations, la langue de l’auteur est simple, claire, directe. Les situations progressent sans lourdeur et interrogent les relations parfois difficiles entre livre, histoire et lecteur.