Le Mystère des Monts Obscurs (Elyon, tome 1)

La jeune Alexa habite le royaume de Warvold où les villes, les routes sont entourées de murailles, pour protéger les habitants des dangers bien mystérieux des terres d’Elyon. Très curieuse, elle profite de son statut de fille de maire d’une ville importante pour découvrir un passage secret. Aidée par les animaux de la forêt – qu’elle comprend grâce à une pierre magique -, elle comprend que le pays est menacé par des prisonniers rejetés dans la nature après qu’ils aient participé à la construction des murailles. Elle va devoir convaincre les adultes du danger.

Pour une trilogie fantastique jeunesse, tout l’art consiste aujourd’hui à trouver le détail qui la différenciera d’une autre. Chez Elyon, il se situe dans la façon qu’a le royaume de générer lui-même sa propre perte, qui n’est pas sans rappeler la très actuelle angoisse sécuritaire qui agite l’Occident. Intéressant. Après… Patrick Carman, auteur catapulté d’un cours de creative writing, a une imagination et un style efficaces, quoiqu’un peu bavards. Les personnages affichent un caractère-type sans outrance, à commencer par Alexa, jeune fille un peu garçon manqué et surtout très décidée. La narration à la première personne n’approfondit pas forcément sa psychologie mais donne plutôt lieu à de multiples détails sur ses allers et venues, qu’on aurait souhaités plus courts : l’histoire se perd parfois de vue. L’aspect fantastique reste relativement classique, si l’on peut dire : pierres à pouvoirs, animaux pensants dont un gigantesque loup débonnaire, réseau de galeries souterraines… Les passages dans la bibliothèque labyrinthique permettent l’alternance dedans-dehors de l’action bien rythmée. Le suspense créé par la recherche du meneur des prisonniers est assez fort, trop peu exploité. Enfin, n’oublions pas la dose d’humour, un peu appliquée (voir le personnage du bibliothécaire boulimique).Vite lu, Le Mystère des Monts obscurs n’est pas plus mauvais qu’un autre, mais s’oublie la dernière page tournée.