Le paradis d’en bas

Léopold et sa famille vivent dans un 3 pièces au 11e étage d’une tour très moche. Lorsqu’arrive une lettre d’Australie : maman a hérité d’un cousin inconnu une maison dans la commune chic de Barbizon ! Mais quand Léopold découvre dans sa nouvelle école que plusieurs camarades ont également hérité d’un parent inconnu une maison au même endroit, ça devient plus qu’une sacré coïncidence ! De quoi mener l’enquête qui les amènera à une étrange découverte ! (Contalyre)


Deuxième critique :

D’un mystérieux cousin australien, la mère de Léopold hérite une grosse somme d’argent et une belle maison à Barbizon. C’est le bonheur pour le jeune garçon, jusqu’à ce qu’il découvre que trois autres enfants de l’école ont vu eux aussi leurs parents hériter d’un cousin d’Australie. Ensemble, ils montent un petit groupe de détectives et leurs soupçons se portent bientôt sur un vieux voisin.
Il est assez original d’envisager le thème de la naissance sous X d’abord du côté du parent qui a du laisser l’enfant. L’attitude n’est ici pas jugée ni dramatisée (Audren sait éviter soigneusement tout pathos), à peine expliquée, même si le vieil homme dit dans une lettre posthume avoir fait des erreurs. A noter toutefois que les abandons, justifiés par la pauvreté des deux jeunes parents, sont un peu invraisemblables du fait qu’ils ont eu lieu à quatre reprises… Sautant une génération, la communication finit donc par se rétablir, certes trop tard mais de manière essentielle, semble nous dire l’auteur. Le groupe d’enfants qui provoque la confrontation est un peu trop parfait mais sympathique, représenté par un narrateur plein de bon sens, qui porte un regard critique sur le monde des adultes névrosés et hyper-rationnels. Le comportement de Léopold est bien celui d’un enfant moyen, sage mais pas soumis ; on s’interrogera quand même sur son langage de temps en temps châtié : « Il faisait assez froid mais le soleil blond du matin, s’immisçant entre les branches nues des plus grands arbres, tachetait l’humus et le tapis de feuilles jaunes, comme un léopard. » (p. 46). L’intrigue réserve un rythme plein de suspens, que ce soit dans ses débuts de petite enquête policière ou dans son dénouement qui court après la disparition ou non de l’aïeul. Plaisante et simple, l’écriture est assurée, le lecteur ressent l’impression du mot toujours juste, comme posé sereinement à sa place. Cette grande fraîcheur, patte de l’auteur, sauve complètement Le Paradis d’en bas, introduction facile et fine à un sujet difficile. (S.P.)