Le pays à l'envers

Pablo, sept ans, vit à Montevideo avec son père, uruguayen, et sa mère d'origine française. Cette dernière tient à ce que son fils découvre sa propre île natale, Ouessant, et elle l'envoie donc pour les vacances chez ses grands-parents bretons. Sans sa peluche adorée, sous un climat froid, isolé de ses amis, le petit garçon déprime. Papilou et mamina font pourtant tout ce qu'ils peuvent pour le divertir, mais rien ne semble pouvoir apaiser les angoisses de Pablo.

Moment de vie d'un jeune enfant, Le pays à l'envers raconte, en une multitude de détails du quotidien, la première séparation parentale. Mine de rien, Pablo, suivi par un narrateur externe, résiste bien : une politesse continue, des efforts patents, peu ou pas de tristesse visible. Mais il demeure extérieur à ce qui se passe autour de lui, comme si l'oncle Fabrice, papilou et mamina ne pouvaient définitivement pas faire partie de sa famille.

L'idée de le faire appartenir à un autre pays est intéressante, même si la question du déracinement n'est pas vraiment à l'ordre du jour. Nous sommes davantage dans un exercice de comparaison, de mini-choc des cultures (le beurre salé...). Et Pablo d'imaginer un planisphère à l'envers, avec l'Uruguay dominant le monde... Le roman peut servir à rassurer un enfant de l'âge de Pablo ( 7/8 ans), même si son écriture le destine à des lecteurs très légèrement plus grands. Pour tout autre, il pourra sembler certes empreint de fraîcheur, mais un peu court.