Comme il l’avait fait dans « Tu me manques », un album sur l’absence et la séparation, Paul Verrept aborde ici un thème grave, la guerre, de façon simple et forte, sans éluder son sujet. Un petit soldat, représenté sous les traits d’un enfant pour favoriser l’identification, raconte avec ses mots comment il est parti faire la guerre, son retour au village une fois la guerre finie, le souvenir de tous ses amis disparus et la reconstruction, de sa maison mais surtout de lui-même. Les phrases s’enchaînent, dans un style quasi télégraphique, sans explications, car le petit soldat est plongé dans une réalité qui le dépasse, aussi absurde que cruelle. Le parti pris est le même dans les illustrations, alors que sur la page s’étalent des couleurs dures, agressives, le visage du petit soldat, lui, paraît vide, sans expression, car en réalité, rien ne pourrait lui permettre de comprendre ce qui lui arrive. Paul Verrept maîtrise parfaitement son sujet, il a choisi un point de vue et un langage qui sauront toucher la sensibilité des enfants.