Le Petit Violon

Réédition - Léo le camelot vit seul dans sa roulotte et s’ennuie. Il achète une petite fille maltraitée dans un cirque. Sarah est sourde, mais grâce à son amour et aux sons de son violon, Léo lui redonne le goût de vivre. Puis il laisse partir la fillette avec un maître pour s’instruire. Elle revient transformée : le propriétaire du cirque veut la reprendre. Sarah s’enfuit avec son amoureux, mais Léo n’est pas abandonné puisque bientôt grand-père.

D’une part, l’univers du cirque et des tziganes est accrocheur pour les enfants, d’autre part, Léo utilise le « je » pour parler au public : deux points essentiels et nécessaires dans cette pièce à portée philosophique, pas forcément évidente. Si l’histoire en elle-même est simple, Jean-Claude Grumberg introduit de vraies réflexions : qu’est-ce que le bonheur ? Qu’est-ce que l’amour ? Il n’y a pas de réponses closes à ces questions, mais des pistes : on peut être heureux en rendant heureux, l’amour se passe très bien d’un langage parlé… Le mot de la fin revient de toute façon à Léo : « Ainsi va la vie » (p. 66). Autour ce ces thèmes centraux gravitent des interrogations sur l’apprentissage scolaire, la cupidité…
D’un point de vue dramaturgique, l’auteur maîtrise avec brio la complexité des allers et venues des personnages, de la temporalité, des mises en abyme successives (Léo âgé raconte son passé avec Sarah, ce saltimbanque joue des petits spectacles à ses clients, dans le spectacle de la pièce qui nous est jouée). Foisonnant, Le Petit Violon enthousiasmera au premier abord, il sera ensuite particulièrement intéressant à expliquer et exploiter en classe.