Le point de rupture

Kabyl et ses copains vivent dans les quartiers Sud de Marseille et n’en sont pas à leur première incursion dans le monde trouble des mafieux et des malfrats.
Si Kevin n’avait pas filmé l’enterrement de Miraculatu, le parrain corse, auquel assistent tous les truands de la ville, la journée Portes Ouvertes du collège aurait été nettement plus tranquille et traditionnelle.
Mais rien ne va : Kevin se fait agresser par deux flics sans scrupules qui veulent récupérer le film de la cérémonie ; le père de Christopher, récemment sorti de prison, entame une guerre de succession ; Resquille fait son petit commerce au collège en piégeant les naïfs au bonneteau ; Jean-Mathieu, dit Lourd, se retrouve suspendu dans une nacelle fragile à 20m du sol ; quant à Zoé, elle est au centre de l’attention de deux amis. Bref, drôle de journée, où les rebondissements et les cascades s’enchaînent à un rythme soutenu, qui emmènent protagonistes et lecteurs jusqu’à Callelongue, tout au bout de la ville, entre mer et terre.
P. Carrèse maîtrise parfaitement son récit , il ne tombe pas dans le manichéisme : ses personnages ne font pas clichés et se révèlent finalement complexes et denses. Car rien n’est entièrement bien ou mal dans ce monde, ni les truands, ni les flics, ni les adultes, ni les enfants. Les adolescents de la bande de Kabyl parviennent à un point de rupture et doivent faire des choix, vers l’ombre ou la lumière, qui donneront à leur vie un cours plus ou moins tranquille. C’est un passage important, raconté avec émotion et humour.