Du jour au lendemain, Rachel, petite bordelaise, se retrouve en route pour les Pyrénées. Deux montagnards, Irène et Léon, l’accueillent chez eux. Ils appellent Rachel Jeannette, et lui demandent en retour de les appeler pépé et mémé. Rachel n’y comprend rien, et est effrayée par ces gens aux manières rudes, et par les loups qui entourent la maison. Petit à petit, la petite fille s’habitue à son nouveau environnement, mais ne cesse d’attendre ses parents. Irène lui a dit qu’ils viendraient la chercher au printemps, pour aller en Espagne, à cause de la guerre. Un jour, Léon capture une genette, petit animal des bois, dans un piège. C’est un bébé, et Rachel demande à l’adopter. La genette occupe toutes les pensées de la petite fille. Doucement, la genette se laisse apprivoiser, et les deux sont bientôt inséparables. A la fin du printemps, c’est la tante de Rachel, Sarah, qui vient chercher la petite fille.

Ce roman adopte le point de vue d’une enfant juive cachée pendant la seconde guerre mondiale. Au milieu de ses montagnes, Rachel est loin de l’agitation des adultes. Cependant, les conversations de Léon et Irène rappellent la réalité. Ces deux personnages sont très attachants, pleins de tendresse et de générosité derrière la rudesse.
La relation que Rachel noue avec la genette est forte à plusieurs titres : l’animal renonce à la liberté par amour pour Rachel, qui elle-même devient responsable d’une vie. Le refus de s’abandonner l’une l’autre, jusqu’au bout, est une petite victoire de l’amour dans cette époque obscure.

Cécile Gaultier