Le Secret des cartographes

1628, Hollande. Le négociant Cornelis Van Vliet est ruiné. La Compagnie des Indes Orientale lui propose d’annuler sa dette s’il part explorer l’Océan Pacifique à la recherche d’un continent caché. Cornelis accepte, arme un bateau et se rend successivement en Angleterre, en France et en Espagne pour récupérer des cartes et des informations. Mais à bord de l’Espérance s’est glissée une jeune fille, déguisée en moine, qui va orienter l’aventure.
Sophie Marvaud, adaptatrice de séries pour la collection Bibliothèque Rose, étoffe sa carte de visite avec un premier roman d’auteur. Elle a choisi le genre historique, bien documenté et plaisant dans le sujet : les grandes découvertes, l’exploration de l’inconnu font toujours recette. Son héroïne, une jeune fille éprouvée par le sort, féministe avant l’heure, tente de se reconstruire avec une nouvelle identité – classique -. Apollonia nous narre dans un journal les pérégrinations des marins de l’Espérance à travers les cours européennes, avant le grand départ vers le Pacifique. Nombre d’hommes fuyaient comme elle un passé difficile, espérant trouver en de nouvelles terres qui la fortune, qui une virginité judiciaire, qui une société juste et solidaire… Sophie Marvaud entretient un certain rythme, laisse des incertitudes dans son récit (Apollonia est enceinte au moment où elle écrit, mais de qui ?) et le coupe suffisamment tôt pour le rendre intrigant et donner envie de tourner la page. Le ton est parfois un peu scolaire, comme si l’auteur égrenait des connaissances sur la période, mais l’ensemble plutôt réussi se lit facilement. Manquent une carte et un petit dossier que la postface de l’auteur ne remplace pas.