Il n'y avait que Pef pour reprendre avec son humour habituel cet épisode de "La vie très horrifique du grand Gargantua". Lui seul possède le secret d'illustrations aussi drôles. C'est burlesque et assurément gargantuesque au possible. Et surtout décapant et caustique. On adhère ou non, tout est affaire de goût.
Le célèbre Grandgousier qui veillait sur l'éducation de son fils, Gargantua, dans le respect d'une discipline ô combien exigeante ("Gargantua se vautrait dans la boue", "Il pissait sur ses souliers", "Il morvait dans sa soupe"…), s'émerveillait des progrès de Gargantua à chacune de ses visites de retour du champ de bataille. Un enthousiasme que ne partageaient guère les gouvernantes dont les nerfs étaient mis à bout par le jeune trublion. D'autant que l'occupation principale de Gargantua, alors âgé de cinq ans, se résumait à dénicher le meilleur torchecul du royaume. Autant dire que tout y passait : un bonnet de satin cramoisi, un chat belliqueux, un rideau, un coussin, une pantoufle, toutes sortes de chapeaux, sans oublier un lièvre, une peau de vache et un passe-montagne. Une expérience étonnante que Grandgousier jugea des plus enrichissantes pour son fils, ne pouvant cacher plus longtemps son admiration : "Je le vois aigu, subtil, profond et serein. Et il parviendra à un degré souverain de sagesse."

Anne Godin

Présentation par l'éditeur

Le torchecul signé de Messires Rabelais et Pef est sorti en décembre 2009. Du Rabelais pour s’amuser sans retenue et se guérir de la morosité ambiante. Le géant Grandgousier est parti faire la guerre contre le méchant Pichrocole laissant son jeune fils Gargantua aux soins des gouvernantes. Gargantua est un enfant à l’esprit vif, pour prouver son intelligence il invente un génial torchecul... Les dessins de Pef sont tordants, l’auteur d’une centaine d’albums jeunesse a trouvé là un sujet idéal.