L'échanson de Zeus

Le jeune prince Ganymède se réjouit que la Cour de son père reçoive durant quelques jours un fameux poète, qui va raconter les origines de la Terre, des dieux de l’Olympe et des hommes. Et en effet, les chants de l’aède sont à la hauteur de ses attentes. Un peu plus tard, Ganymède est enlevé par un aigle. Blessé, il est soigné par Hermès. C’est le début de sa vie parmi les dieux, avec l’invitation de Zeus à devenir son échanson, celui qui sert le nectar et l’ambroisie à table.
Face à des histoires archi-connues, Gabrielle Loubet a choisi une construction originale, en deux parties qui s’entremêlent. La première pose l’existence des dieux comme une fiction, le résultat de récits de poètes, et la deuxième lui rend une supposée véracité, en faisant passer Ganymède de simple auditeur d’une histoire à acteur à part entière dans cette histoire. C’est bien trouvé, et le roman, après des débuts un peu difficiles car touffus et érudits, se lit très facilement (les petites querelles des habitants de l’Olympe n’ont pas besoin d’être enjolivées pour nous plaire). Un regret toutefois, et il est de taille : Ganymède était l’amant de Zeus avant son échanson, élément complètement passé sous silence ici… Reste qu’au final, on apprend ou ré-apprend une multitude de petits détails qui perdurent encore dans notre culture collective, voire notre vie quotidienne (le caducée…).