Les dimanches où il fait beau

La collection « Mouchoir de poche » des éditions Møtus tend à pâtir de son petit format, sa concision et sa maquette blanc sur fond noir pas toujours facile. Toutefois, le texte de Marie Colot mérite d'aller plus loin, bien plus loin. Le « je » de son narrateur, Adam, est celui d'un jeune enfant « attardé ». Sans doute plus lent que les autres, mais aussi mille fois plus sensible, il s'est collé lui-même cette étiquette qui le culpabilise. Si sa mère semble en effet son refuge ultime, les autres enfants le rejettent et son père mal à l'aise ne montre guère ses sentiments.
De fait, c'est à lui qu'Adam veut montrer ce dont il est capable, notamment au football, sport censé relier les pères et les fils s'il en est. Le souhait ardent du petit héros manque de le mener au pire, met sa vie en danger lors d'un épisode dramatique. C'est alors que vient le geste – et non le mot – qui rattrape toute une enfance assombrie pour la propulser vers l'espoir.

Pas souvent ou mal traité en littérature jeunesse, le thème de la déficience mentale (légère ?) s'aborde ici de front dans toute sa complexité et avec des émotions intenses. A découvrir le cœur à vif (pour ma part sans trop regarder les images, dont le noir et blanc peut cependant être symbolique de l'ambivalence des relations qu'entretient Adam avec son environnement).