Les guerres de Chanda

A la mort du sida de sa mère, Chanda élève seule sa sœur Iris et son frère Soly. Elle se rend à la campagne pour faire la paix avec le reste de sa famille. Là, elle comprend qu’on cherche à la marier avec le fils d’un voisin. Mais un autre problème survient vite : iris et Soly sont enlevés par des rebelles pour être transformés en enfants-soldats.
Ce roman est la suite du Secret de Chanda, qui évoquait la question du sida en Afrique. Il s’agit cette fois de la problématique des enfants-soldats, particulièrement aigue sur ce continent même si l’auteur, en postface, évite une stigmatisation. Comme dans le premier tome, l’attachante narratrice Chanda montre une personnalité courageuse et droite, adulte avant l’âge mais aussi adolescente, préoccupée par des débuts amoureux, demandeuse de conseils auprès d’adultes (figure du professeur d’anglais). Les réalités sont rendues sans effets de style, sociétés urbaine ou rurale toujours pauvres, mensonges étatiques à grande échelle. Les aventures de Chanda à la poursuite des rebelles participent davantage d’une illusion romanesque, qui rend la lecture toutefois captivante. Le mérite de l’ouvrage est avant tout de ne pas occulter le retour d’Iris et Soly auprès de Chanda et leurs proches, et de parler des traumatismes physiques et psychologiques (culpabilité, paranoïa…) engendrés par un passage auprès de rebelles tels que ce général d’opérette. Un très beau roman ni désespéré, ni édulcoré.