Les joyeux malheurs de Wu

Sillonnant les routes avec sa mule Rita, Wu vend des porte-bonheur. Lui-même accumule la malchance. Excédé, il finit par rencontrer une étrange créature, Goundo, qui va changer sa vie.
Racontée par un narrateur extérieur, l’histoire fonctionne comme un conte, une petite pièce que les saltimbanques que deviennent Wu et Goundo jouent eux-mêmes devant des spectateurs. Si l’on rit des mésaventures du héros, la valeur morale est implicite : il faut penser positivement et avancer en équipe. Original, le contexte de la Chine ancienne sied bien au déroulé du propos. Malgré tout, la valeur ajoutée de l’album est directement issue des illustrations. D’une part, Matthieu Roussel, qui a déjà travaillé avec Didier Lévy, utilise une technique innovante, l’infographie 3D. Depuis leur premier album, Angelman, le rendu des images a nettement gagné en naturel. D’autre part, l’imaginaire du jeune illustrateur est très riche, de la Chine ancienne, donc, aux jeux vidéo et la fantasy, en passant aussi par un petit côté Tim Burtonien… chacun y trouvera son compte. Gai et coloré, facile mais pas bradé, cet ouvrage au format tout en longueur réjouira à n’en pas douter les petits.