Les murs bleus

Comment revenir dans un pays qui vous a condamné à mort pour avoir déserté et fui l’autorité militaire par dégoût des actions commises sur les civils en Algérie ? A 38 ans, Antoine qui s’était réfugié au Brésil refait surface. Il revient à Paris pour divorcer, assumer son passé, tourner la page. L’amnistie lui permet de réintégrer son pays, mais le peut-il et le veut-il vraiment ? Une nuit en 1961, il n’avait écouté que son cœur, quitté son campement, passé de l’autre côté de la frontière. Depuis, le bonheur n’a plus de sens pour lui, même si au Brésil, une femme - Jerusa - l’attend et l’aime. Il y a aussi un petit Brésilien, Loirinho, venu avec lui à Paris pour se faire opérer des yeux, qui semble lui être très attaché. Tout cela ne suffit pas à lui faire oublier l’insoutenable, à éliminer les ombres et les cauchemars. Antoine est seul, a connu l’horreur tout comme la mère de Loirinho, une gamine de quatorze ou quinze ans violée par un voisin. Horreur de la guerre ou horreur de la vie quotidienne…la misère est partout. Entre deux pays, Antoine doit choisir. Grâce à Loirinho, Antoine va voir clair en lui et pouvoir prendre des décisions. Cathy Ytak évite les voies tracées d’avance, ouvre une fenêtre sur une question, un problème que l’on commence seulement à aborder. La littérature semble être là pour dénoncer le sordide, finalement elle parle d’optimisme et de bonheur possible malgré tout.