Les Rêves de Pauline

Pauline est une petite abeille… sans ailes. La reine la prend sous sa protection car elle adore entendre Pauline, une très grosse dormeuse, lui raconter ses rêves somptueux. Pauline explore peu à peu la ruche. Les abeilles-soldats deviennent ses amis, ils lui sauvent plusieurs fois la vie. Un jour, la reine décide que Pauline doit se faire des amis de son âge et elle l’envoie à l’école.
Le thème principal est évidemment la différence : Pauline ressemble à une fourmi, n’aime pas le miel, vit solitaire dans une communauté solidaire… L’histoire lui apprendra classiquement que le monde peut aussi l’accepter comme elle est. Le thème secondaire, qui donne toute sa saveur au livre, est celui de l’imagination, de la création. Par des longs rêves d’univers merveilleux , Pauline la narcoleptique fascine les autres. En contrepartie, ses cauchemars peuvent la rendre malade tellement ils semblent réels… L’histoire est d’ailleurs bâtie sur une confusion entre illusion et réalité. Toujours dans cette veine, la petite abeille interpelle son créateur, l’écrivain, à plusieurs reprises : « - Je ne peux pas vous raconter la suite, dit Pauline, parce qu’il y a quelqu’un qui nous écoute. – Qui ça ? – Un écrivain. J’ai l’impression qu’il va tout raconter dans son livre. » (p. 38). Une mise en abyme sympathique, doublée d’une anthropomorphie très drôle : les abeilles ont des téléphones portables, s’habillent à la mode, aiment le rock et discutent épilation (à la cire) et crèmes de beauté (au miel). Les illustrations noir et blanc d’Audrey Poussier envahissent les marges, se glissent dans le texte avec malice : difficile de ne pas adopter Pauline…