Les super-méchants

Une jeune fille aux longues nattes emménage dans une paisible maisonnette bordée de sapins. Elle ignore qu’un troll, un fantôme et une sorcière épient son arrivée... et ils se frottent les mains de bonheur en imaginant les mauvais tours qu’ils pourront lui jouer. Tous trois sont de super-méchants et très fiers de l’être. Alors qu’ils se crêpent le chignon afin de déterminer qui parmi leur groupe aura la chance d’exécuter son plan diabolique le premier, une souris blanche les interrompt. Elle leur propose un défi : celui qui volera le mouchoir bleu aux pois blancs de la fillette sera reconnu comme le pire des super-méchants. Évidemment, les trois compères terribles acceptent ce qui leur paraît un jeu d’enfant. Mais il faut se méfier des propositions trop alléchantes...

Nouveau-né de la collaboration prolifique du duo Julia Donaldson et Axel Scheffler, ce titre respecte les ingrédients d’une recette déjà maintes fois testée et approuvée. Deux camps s’affrontent : alors que les méchants, patauds et pitoyables, tentent d’impressionner la fillette par la peur et l’ensorcèlement, la petite souris s’adressera au cœur de cette dernière, dont elle décèle la générosité. En effet, lorsque la souris lui dévoile sa famille tremblante de froid, la fille lui offre le mouchoir tant convoité comme couverture pour les souriceaux. Bien que sans grande surprise, l’histoire semble sympathique et dotée d’une morale positive (la méchanceté brute perd contre l’intelligence et la gentillesse). Puis on s’interroge : est-ce que la souris a triomphé du terrible trio grâce à une stratégie manipulatrice en profitant de la bonté de la fillette ? Ou est-ce que, ayant besoin de ce mouchoir pour sa famille, la souris a fait d’une pierre deux coups en humiliant les super-méchants, forcés de quitter la région après leur défaite ?

À la lecture de cet album, rigolo mais confus, on lui préfèrera celle de Gruffalo qui traite d’une thématique similaire de manière fort bien réussie.