L'été où j'ai appris à voler

Drew vit en Californie avec sa mère, qui vient de monter un commerce de vente de fromages. Elle s'apprête à passer des vacances d'été tranquilles à la boutique, heureusement coincée entre le beau Nick qui fabrique les pâtes et la chaleureuse vendeuse Swoozie. Sa rencontre avec Emmett, étrange garçon récupérant les morceaux de fromages invendus le soir, va tout changer. Drew voudrait apprivoiser ce nouvel ami, tout connaître de sa vie. Mais Emmett fuit, comme si l'amitié, l'amour lui faisaient peur... Ces deux cœurs se rejoindront-ils ?

En postface, Dana Reinhardt explique : « J'ai écrit ce livre dans l'esprit des romans un peu désuets que je dévorais quand j'étais jeune, qui parlent de ces moments où nous découvrons qui nous sommes, ce qui nous importe et ce pour quoi nous serions prêts à tout risquer ». Son histoire, entre micro-aventures du quotidien (le contexte original de la fromagerie, le rat en animal domestique...) et grands mouvements du cœur, amène la narratrice Drew jusqu'à un point de non-retour : elle doit désormais faire des choix, et donc grandir. C'est ainsi qu'elle accompagnera Emmett dans sa quête quasi-magique sans prévenir personne, et qu'elle admettra a contrario que sa mère trouve un nouveau compagnon...
On apprécie l'absence d'attirance amoureuse entre les deux héros ; tout en délicatesse, l'auteure explore les hésitations de deux enfants encore centrés sur leur famille, et qui comprennent juste que l'avenir se construira aussi avec l'autre. Si c'est Drew qui raconte, son personnage reste plus compréhensible que celui du garçon meurtri et angoissé, touchant dans sa naïveté et sa croyance aux miracles – qui n'a jamais vécu les mêmes superstitions ? De fait, cet été semble avoir marqué profondément la jeune fille, puisque le roman entier est un long flash-back à propos de l'épisode. Écrit en petits chapitres sur un ton factuel, L'Eté où j'ai appris à voler surprend et charme par sa fraîcheur sincère.