Lignes

Album sans texte mais non sans histoire, les amoureux de La Vague rencontreront avec bonheur la petite patineuse qui plane sur la glace et ressemble à sa grande sœur qui parlait à la mer.

« Tout commence par une ligne ». Même magie, même poésie. Un trait, quelques touches de couleur : le rouge des moufles et du bonnet, petit lutin espiègle, la patineuse invente sa partition. Née du crayon et de la gomme, elle s’élance. Sur la page blanche, le trait et l’ombre griffent la glace. D’autres traits en volute, des arabesques, des ombres pour donner de l’épaisseur et la danse prend place. De droite, de gauche, en haut, en bas de la feuille ; vue de haut, de loin ; elle invente l’espace en trois dimensions. Et lorsqu’elle tourne sur elle-même à toute vitesse, elle crée une fleur, avec bonheur.

Il ne reste plus qu’à s’élever dans les airs, pirouette sur elle-même et chute ? Oui, le bonnet qui s’échappe en témoigne. Facile de réparer cela, il suffit de froisser la feuille de papier et il ne reste rien de la déception de la jeune patineuse. À d’autres compagnons de venir la réconforter.

Entre représentation du réel et jeu sur les pouvoirs du dessin, le crayon très expert de Suzy Lee offre une belle réflexion sur la liberté du créateur qui sait lier les fils du scénario et ceux de la technique pour emmener au loin son lecteur. Aérien, léger, la poésie à la pointe du crayon.