Lors du tracé des frontières entre la Grèce et la Turquie, la petite île Pélican a été oubliée. Cinq jeunes Grecs la considèrent comme leur, tandis que cinq jeunes Turcs en font leur lieu de retrouvailles. Ils se croisent bientôt, et c’est la guerre… Il faudra que deux d’entre eux soient blessés pour que les enfants décident de faire la paix… Le pélican rassuré réintègre le sommet de son île.
Petite variation sur l’inutilité des conflits entre les peuples, L’Île Pélican insiste sur l’aspect irrationnel de la transmission des rancoeurs (« Une haine aussi lointaine qu’inexplicable bouillait en eux, venue du fond des âges et bâtie à force de récits de meurtres, d’enlèvements et de rapines, dont la mémoire gardait toujours des traces. », p. 42). L’auteur a choisi la voie réaliste de montrer que les inimitiés vont très rapidement jusqu’à la violence physique, y compris de la part des filles. Ce faisant, le roman gagne en crédibilité et en intérêt : on dépasse la simple métaphore édulcorée. Assez classiquement, les animaux au-dessus des considérations humaines – ici un pélican et un chat roux transporté d’une rive à l’autre par les deux groupes de jeunes – montrent la voie symbolique de la sagesse. Ecrit simplement, avec un narrateur évidemment externe qui suit une intrigue unique et linéaire, cette courte fiction sur la tolérance glisse aisément dans l’universel pour devenir une leçon ludique.

Roman à partir de 10 ans
Thème : île – tolérance
Note : 3/5

Sophie Pilaire