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Date de publication
Age-cible

Tempête

Album
à partir de 6 ans
: 9782848658049
16.00
euros

L'avis de Ricochet

L'histoire se passe dans une ville triste et ordinaire, les jours s'y succédant tristes et brumeux « comme si le cœur de ses habitants s'était retiré très loin dans leur poitrine ». Une triste banlieue américaine des années 50. Des voitures s'arrêtent devant une maison décorée avec quelques ballons. Des familles en sortent, élégamment habillées, les hommes en costume, les femmes portant toilettes et chapeaux, les enfants vêtus de leurs plus beaux habits. C'est l'anniversaire du héros de l'histoire qui a 12 ans. La fête est guindée, les musiciens jouent sagement dans le kiosque du jardin, les tables nappées de blanc sont recouvertes de petits fours, les adultes discutent, verre de champagne à la main. « Parmi toute cette foule proprette et ces mouflets endimanchés, personne ne semblait remarquer les signes précurseurs de ce qui approchait. »

Ce qui approche, c'est une tempête, ou plutôt LA Tempête, qui brouille tout sur son passage : les boissons dans les carafes se mettent à pétiller, les chignons des femmes s'écroulent, les épis gominés des garçons se redressent, les nappes se gonflent, le sucre glace des petits fours s'envole et pourtant il n'y a pas de vent. Alors la directrice de l'école se retrouve parée d'une robe de star, les musiciens rapetissent jusqu'à ressembler à de minuscules insectes « produisant de curieuses et lointaines stridulations », le père du héros, prêt à protester contre ces drôles de changements, se met à chanter un air d'opéra. Le héros prend sa petite sœur Félicie par la main et l'emmène loin du jardin jusque sur la colline qui domine la ville, où ils retrouvent d'autres enfants venus admirer de haut la Tempête : « Ils étaient tellement heureux qu'ils ne voulaient pas en perdre une miette ».

Le livre commence par une immense illustration du héros de l'histoire en train de se faire la raie de côté devant son miroir. Au premier plan, devant le miroir, une main grandeur nature tient la bombe de laque : et c'est un peu comme si le lecteur était ce garçon, qui dit : « Le plus ennuyeux avec les histoires vraies, c'est que personne y croit jamais. Surtout les gosses. Rien que pour ça, je m'étais promis de ne jamais raconter celle de la Tempête. Mais celui qui lira ce livre sera, je l'espère, différent des autres. »

Cette façon de prendre le lecteur à partie continue tout au long du livre, que ce soit par le texte ou à travers les illustrations. Sandrine Bonini pousse le lecteur à se positionner par rapport à ce qu'elle fait dire à son héros : « Je ne sais pas pour les autres mais moi je déteste ce genre de fête », elle l'oblige à regarder les détails des illustrations à travers les faits qu'elle expose. Quant à Audrey Spiry, elle illustre le début de l'histoire d'une façon rappelant fortement certains cartoons américains des années 50. Elle utilise une palette de gris et verts très intenses qui montrent la morosité de la ville et de la vie, puis quand la Tempête arrive et que les choses et les gens commencent à se distordre, elle utilise toutes les couleurs, les fondant entre elles et partant dans un onirisme à la Chagall. Les illustrations s'étalent alors, allant jusqu'à remplir des doubles voire quadruples pages. Étrange impression à la lecture, un peu comme si les auteurs n'avaient pas réussi à faire un choix parmi toutes leurs idées et leurs envies : le langage est plutôt châtié et s'y glissent des mots du parler familier sans qu'on comprenne pourquoi, puis une pointe de cynisme ; la cause de la tristesse des gens n'est jamais évoquée. On veut faire réfléchir le lecteur, mais à quoi ? La tristesse de la vie, la tristesse des adultes, la pollution ? Le rêve et la réalité ? Les enfants sont-ils les seuls à pouvoir apprécier le vent de folie qui souffle sur l'album ? Un livre attirant mais pas vraiment abouti.

Présentation par l'éditeur

Une petite banlieue impeccable et rangée, c’est l’anniversaire de l’aîné de la famille. Discours, buffet raffiné, habits du dimanche, ennui des enfants… Soudain, les boissons pétillent dans leur carafe, les chignons des dames se déploient, les robes et les nappes se gonflent… alors qu’il n’y a pas un souffle de vent ! Les invités se mettent à aboyer, le père entonne un air d’opéra italien, les

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