Mama Miti la mère des arbres

Voici un album engagé signé Claire A. Nivola comme on aime en découvrir parmi la multitude d’albums qui paraissent chaque mois. Edité en partenariat avec Amnesty international, il vient compléter la collection « Les ethniques » aux éditions du Sorbier qui fait découvrir l’ailleurs aux enfants, leur donne à s’aventurer dans un pays ou une contrée à travers l’histoire d’un bambin.
À mi-chemin entre le style biographique et le documentaire, « Mama Miti » met en lumière la cause défendue par Wangari Maathai, plus connue au Kenya sous le nom de Mama Miti, comprendre « la mère des arbres ». De son Kenya natal vert et fertile, Wangari Maathai découvre à son retour d’Amérique, après ses études, un pays dévasté par l’agriculture à outrance. C’est un nouveau visage qui s’offre à elle. Là où poussaient jadis des figuiers, des oliviers, des crotons et des flamboyants, il ne reste plus que des champs à perte de vue. Les collines sont entièrement déboisées, le sol se dessèche, l’eau vient à manquer, les troupeaux de bétails n’ont plus à se nourrir tout comme les villageois qui ne peuvent plus cultiver leur petit lopin de terre dans le but de subvenir aux besoins de la famille, les cultures étant désormais réservées quasi-exclusivement à la vente. Les Kenyans qui avaient jusqu’à présent toujours assurés leur survie grâce aux fruits qui leur venaient de la terre, se retrouvaient dorénavant en proie à la pauvreté, la malnutrition, la famine et le manque de travail. Cette situation désespérée alerta Wangari Maathai ; c’est elle qui sera à l’origine du mouvement Green Belt (« Ceinture verte »).
Elle s’employa à sensibiliser les villageois, les autorités, les écoliers et jusqu’aux détenus des prisons et aux soldats de l’importance vitale de la replantation, elle encouragea les initiatives locales et apporta son savoir. Depuis, ce sont trente millions d’arbres qui ont été plantés !
Un album porteur d’un message fort qui rend hommage à Wangari Maathai et à son immense travail de sensibilisation et sa volonté de faire changer les mentalités pour que son peuple vive mieux. Pour une belle prise de conscience sur le danger de la déforestation, de l’agriculture industrialisée et l’importance du respect de la terre nourricière.
« Quand la terre est nue, elle se retrouve sans défense et appelle au secours. Elle demande qu’on la rhabille. C’est sa nature. Il lui faut de la couleur, il lui faut ses habits de verdure ! »
Wangari Maathai, Prix Nobel de la Paix