Même les araignées ont une maman

Même les araignées ont une maman : ce drôle de titre ne trouvera sa réalité qu’à la toute fin du roman, lorsque l’héroïne Emma arrive aux sommets de ses capacités. La jeune fille est télépathe, en permanence, et sa vie ressemble à un enfer de pensées tierces. Elle habite avec son père, est scolarisée à domicile. La solitaire finit par se lier avec son voisin, Thomas, qui l’aide peu à peu à maîtriser ses capacités. Nouveaux amoureux, ils se mettent ensemble à la recherche d’un tueur nocturne d’animaux. L’homme aux noires pensées est assez vite identifié, encore faut-il trouver des preuves l’accablant, ou même le confondre en action. Le temps presse, car il songe à tuer maintenant des humains…

L’intrigue originale offre des réflexions riches sur l’âme humaine, le sauvage derrière le vernis du vivre-ensemble. Alternant les voix d’Emma agressée, du pur (ou bien neutre?) Thomas, et, au fil du texte, de plus en plus celle de l’agresseur, le roman développe un kaléidoscope de points de vue et de ressentis. Mais la volonté de décomposer l’apprentissage d’Emma, de multiplier les exemples de plongées dans les esprits et de saturation des contradictions finit par lasser. On aurait peut-être aimé une action plus vive, des rebondissements plus rapides. Une fois le principe posé, le lecteur est sans doute capable de second degré envers un super pouvoir…