Miche et Drate, paroles blanches

En vingt-quatre petites saynètes, Miche et Drate discourent, souvent sans s’en rendre compte, sur des sujets aussi profonds que la guerre, le moi, la peur, la fin du monde, la conscience… Avec humour et tendresse, ils font réfléchir les spectateurs.

Gérald Chevrolet a conçu ses personnages comme « deux parties du cerveau qui dialoguent au bord du monde » : Miche est le côté penseur, modéré, Drate fonce sans hésiter. N’ayant pas d’âge, pas de sexe, les deux amis sont complètement décalés, inadaptés au monde réel. Aussi drôles et graves que des clowns, ils philosophent avec poésie (« Le soleil est déjà haut, les oiseaux chantent, le chat s’étire, les crocus s’ouvrent ! », p. 12), sans que leurs échanges aux fins abruptes aient véritablement de suite logique. Ce n’est pas une pièce facile à mettre en scène, elle a pourtant été souvent jouée devant des enfants à partir de 8 ans qui ont su apprécier ces « paroles blanches », apparemment décousues pour mieux nous toucher. Ici, les illustrations noir et blanc du texte, malicieuses, laissent parfaitement imaginer l’univers onirique et naïf des deux comparses.