Mina est une petite fille qui vit dans une immense ville terne. Chaque jour elle parle à sa petite plante Pissenlit - qui n'en est pas un- et lui confie tous ses rêves. Les nuages de pollution voilent les rues et cachent le soleil. Ce matin, encore plus sombre que d'habitude, Mina décide de s'en aller en emportant avec elle Pissenlit. Elle court, cherche à fuir cette ombre dévorante qui la poursuit partout. Très vite elle sort de la cité et se retrouve avec toutes sortes de créatures qui fuient également. Au moment où Mina s'essouffle et commence à croire que tout est perdu, qu'elle n'échappera jamais à l'ombre, une grande main rose et poilue l'attrape, la soulève et l'emmène. La main appartient à un grand « zigoto », apparemment très intéressé par Pissenlit. Le voyage continue, de paysages extravagants en paysages extravagants. Mina et le zigoto rencontrent beaucoup d'autres créatures, qui toutes veulent s'emparer de Pissenlit. Après bien des péripéties, tous se retrouvent sur le dernier arbre. Pissenlit fleurit, tombe dans le précipice que surplombe l'arbre. De ses graines jaillit une nouvelle nature, une nouvelle vie.

La perplexité est de mise à la lecture de cette fable écologique : le grand format de l'album semble avoir de la peine à contenir les illustrations exubérantes et très colorées à tel point qu'on a le sentiment de ne jamais avoir toutes les informations sous les yeux et de devoir vite tourner les pages pour suivre les personnages dans leurs aventures, un sentiment d'urgence ressort, qui colle bien au thème. En revanche on comprend moins bien le choix des cartouches -rappelant vaguement des bulles de bande dessinée- disposés çà et là dans les pages, d'autant plus que ce ne sont pas des dialogues qui y sont écrits mais simplement le déroulement de l'histoire. On peut bien sûr imaginer que c'est la voix universelle qui parle, surgissant de nulle part. Quant au texte lui-même, il est parfois si alambiqué qu'il faut s'y prendre à plusieurs fois pour comprendre ce que Thierry Laval a voulu dire. Le dictionnaire peut également s'avérer très utile.
Peut-être suffira-t-il aux enfants de jouer au jeu du « cherche et trouve » dans les illustrations foisonnantes de détails pour apprécier cet album étonnant.

Valérie Meylan

Présentation par l'éditeur

Mina avance, ne s'arrête pas, mais, silencieuse, la vague doucement la rattrape.

La seule chose que Mina a prise avec elle, c'est une toute petite plante qu'elle ne lâcherait pas pour tout l'or du monde. Mina est perdue, assaillie par la masse visqueuse qui détruit tout sur son passage.

C'est alors qu'une main géante et douce se saisit d'elle, l'entraîne dans les airs. Elle est sauvée, elles sont sauvées!