Never Ever

Never Ever peut être considéré comme la suite, le pendant, ou un autre versant de Mock Boys. On y retrouve des personnages peu développés et qui prennent ici leur envergure. On y découvre aussi des nouveaux venus, qui deviennent vite familiers sous la plume empathique de Marie Leymarie (usage du discours indirect libre). Il est toujours question d’adolescence, d’amour, d’hésitations, de personnalités qui se cherchent, souvent dans une certaine douleur, aussi dans des éclats d’émotion et de rire, et parfois dans les fêtes alcoolisées…

En bac professionnel « soins à la personne », Natacha traîne sa beauté plastique et son cœur d’artichaut avec elle. Au sein de l’immense cité parisienne qu’elle habite, elle veut rester amie avec Franck, dont l’aplomb agaçant et le vernis de légèreté cachent un drame familial, et avec la sérieuse Leïla bien décidée à tracer son chemin dans les arts plastiques. Un peu par hasard, ils se retrouvent dans un cours de théâtre, avec d’autres jeunes gens encore. Le professeur les invite à l’improvisation, comme un lâcher-prise de l’inconscient qui les tracasse. Raoul, le beau danseur de Mock Boys, se rajoute à l’équation tourbillonnante.

Peut-on parler de marivaudage ? Non, malgré l’allure de sarabande du roman, car il s’agit bel et bien d’apprentissage. Avec une écriture au plus près du vivant, l’autrice construit patiemment une famille d’adolescents qui nous est proche et que nous retrouvons avec un plaisir sincère de livre en livre. Jeunes adultes à fleur de peau, ils se reconnaissent intuitivement, presque au-delà de l’amitié, l’inimitié ou l’amour. Ils sont évidemment très différents mais se savent dans le même âge si particulier, entre fragilité et force... Un roman young adult de haute volée !