La mode du roman jeunesse très illustré, mêlant bande dessinée et texte, ne se dément pas. Dès lors, pourquoi ne pas l’appliquer au style historique ? Nous voilà partis dans la Rome antique, celle d’un Jules César en pleine ascension. Fils de bonne famille, Nigaudus Maximus rêve de devenir un authentique héros.
Même s’il peut à peine porter une épée, il tanne son père afin de s’entraîner à devenir soldat comme son frère Robustus. Las, sa mère ne le laisse sortir que si les poulets sacrés ont mangé leurs graines. Et puis, un jour, Nigaudus surprend une drôle de conversation qu’il retransmet à son père. Sans le savoir, le jeune garçon va déjouer un complot contre son héros maximum, César en personne.

Des anachronismes, mais pas trop. De l’humour, sans réserve. Une intrigue, bien tournée, auquel son anti-héros (c’est le cas de le dire) ne comprend évidemment rien. Des informations très précises, voire triviales, sur la vie quotidienne à Rome au 1er siècle avant Jésus-Christ. Le cocktail fonctionne avec une bonne humeur contagieuse et le caractère finalement sage (conservateur ?) de Nigaudus s’agrémente de quelques détails horribles mais vrais : éponge à excréments, sacrifices animaux, banquets vomitifs…
Les illustrations en disent souvent plus que le texte, en rajoutent dans le rire ou la reconstitution historique (elles sont l’œuvre d’un archéologue de formation). La toute fin amène à en savoir plus à propos de cette période mouvementée mais fondatrice : les petits malins chercheront une biographie de Jules César… Un régal pour tous !

Sophie Pilaire