Nuage

La nuit, les nuages se reposent sur le lac ; il faut partir quand le jour se lève. Mais un petit nouveau musarde, et sa maman n’a pas le temps de le récupérer. Il reste coincé au-dessus de l’eau, perdu jusqu’à devenir brouillard si le soleil tape trop fort. Les insectes, puis des petits animaux, puis des gros animaux (dont les dangereux ours et renard) soufflent et soufflent afin de le faire s’envoler. Rien n’y fait. En haut, les gros nuages tentent de masquer le soleil : la situation est dramatique ! Mais le vent, bienfaisant, attrape alors le petit nuage et le ramène vers son troupeau. Ouf !

Il y a du Anne Crausaz dans le dessin à l’ordinateur de la jeune Hongroise Diana Nagy : même amour de la nature, même attention à l’infime, même stylisation qui va à l’essence d’un environnement… Mais Diana Nagy est une joueuse, elle enjolive aussi, charge son dessin de détails et ose les couleurs profondes, rend plus mignons que nature ses lapins, ses biches, ses oiseaux et ses papillons, adopte un texte en cursive. L’effet rendu est unique, à coup sûr inventif et séduisant pour les très jeunes enfants. C’est à eux que s’adresse cette histoire de maman -nuage qui a perdu son petit, et de solidarité dans la forêt.

Ne comptez pas sur une explication du cycle de l’eau, là n’est pas le propos : nous baignons dans un univers rêvé, parcouru de tensions mais in fine idéal. Une jolie découverte et quelques instants de tendresse à ne surtout pas refuser !