Où est ma maman ?

Un petit singe assis sur une branche au milieu d’une nature luxuriante est perplexe. Il pose la question : « Où est ma maman ? » La situation est posée ouvertement, directe et efficace.

Dans sa quête, alors que son inquiétude croît et qu’il pleure, il est aidé par le premier animal qui s’adresse à lui : un papillon. Anthropomorphisé avec ses bons yeux et son nez, le papillon engage le dialogue et le passage de la solitude à la sollicitude rompt l’angoisse. Le papillon amène le petit singe à décrire sa mère par approximations successives. Variation du conte de randonnée, le papillon conduit le petit singe auprès de l’éléphant, du serpent, de l’araignée, du perroquet, de la grenouille, selon l’indice donné : elle est plus grande que lui, elle a une « longue queue qui s’enroule à merveille », elle a des pattes, elle vit dans les arbres, etc. Chaque fois, le petit singe ne donne qu’une petite indication et le papillon plein de bonne volonté ne traite que ce détail de sorte que l’information est fragmentaire, donc inexacte. La quête est difficile.

Sur le même principe, on pense à Mandarine, la petite souris, livre bien connu des petits. Mais Où est ma maman ? va plus loin dans la réflexion sur l’identité et dans la finesse de description. Quelques indications complexifient la situation, la maman ne pond pas d’œufs, le serpent, si. Elle n’a pas d’ailes ce qui la distingue de la chauve-souris au doux pelage. Face à tous ces animaux réunis, qui ne peuvent pas être ses parents, le petit singe proteste « tu ne t’en aperçois pas ? Ils ne me ressemblent pas ! » Stupéfaction du papillon, que parents et enfants se ressemblent est une révélation ! Ses enfants à lui ne lui ressemblent pas. Avec une illustration riche en détails, des animaux expressifs et des dialogues très rythmé, Où est maman ? s’adresse à des enfants qui prendront grand plaisir dans la progression narrative pleine de rebondissements.