Par une nuit écarlate

Dans ce roman noir, Hubert Ben Kemoun entraîne ses personnages dans un tourbillon de faits, qui va les placer dans une même toile d'araignée. Il réussit à mettre en place une mécanique narrative où tout est bien calculé. Très rapidement, au bout de quelques pages, le ton est donné avec la présence d'un dealer qui est au cœur d'une embrouille et d'un SDF au bout du rouleau. Au milieu de tout ça, il y a un jeune garçon, Solal, qui, bien malgré lui, va se retrouver embarqué dans une aventure inattendue et sanglante. 

En choisissant d'écrire un roman choral, l'auteur rend cette histoire vivante avec des ambiances différentes selon les scènes et les personnages. Les monologues de Solal sont touchants, émaillés de réflexions sur la vie, de souvenirs qui lui reviennent comme des flashs (notamment sur son oncle Georges qui fumait comme une cheminée et sa tante Hortense, sur la mort qui frappe sans logique, sur ce qui semble juste et pas juste...). D'une autre façon, on découvre les tourments de Lionel, le clochard, capable de se conduire en mauvais garçon mais aussi d'effectuer une bonne action. On pourrait s'attarder encore sur d'autres personnages comme Adèle, une jeune fille qui manque d'assurance, et aurait dû tomber dans les bras de Solal si Alessandro, le dealer, n'était pas passé par là. 

On sort de cette lecture avec le vertige des situations qui nous échappent et le plaisir d'une histoire pleine de surprises qui tient le lecteur en haleine du début jusqu'à la fin.