Pension Karlipah

Oscar est conduit par des parents égoïstes à la pension Karlipah, centre très sévère, mais qui a l’avantage d’être au cœur des montagnes pyrénéennes. Le jeune garçon réagit vivement à la mort d’une ourse, tuée par des éleveurs exaspérés. A la bibliothèque, il se passionne pour l’histoire de la région. Bientôt, il découvre un ourson dans la nature. Oscar entreprend de le nourrir et de le sauver des chasseurs.

Premier roman jeunesse de Christian Laborde, Pension Karlipah est ancré dans sa région natale, les Pyrénées, avec un sujet brûlant : la présence de l’ours. L’auteur prend clairement le parti de l’animal, suivant le jeune narrateur ébloui qui apprend à découvrir une région sauvage, aux codes, à la langue particuliers. Avec un texte bien écrit, sensible, il rend justice aux beaux paysages : « Que les falaises soient vertes, mes parents s’en fichaient. […] Elles étaient tantôt vertes, tantôt bleues. Elles étaient vertes. Je fermais les yeux, les rouvrais : elles étaient bleues. » (p. 12). Hymne à la nature, l’honnêteté, la défense des valeurs qu’on estime justes, l’ouvrage comporte encore un deuxième aspect intimement lié au premier : c’est le beau portrait d’un adolescent incompris, victime de parents tournés vers eux-mêmes, blessé par le suicide de son frère, que l’école oppresse (on retrouve là un thème cher à l’auteur) et qui se raccroche à son amoureuse Angelina. Les dernières pages donnent le frisson, même si l’ourson est sauvé. Un seul regret : la couverture très « années 1990 » qui cache la poésie de Pension Karlipah.