Percy Jackson (T. 3). Le sort du titan

Annabeth et la déesse Artémis sont capturées par les partisans du titan Cronos, qui travaillent au Grand Lever des monstres afin de prendre le pouvoir. Percy, Thalia, le satyre Grover et deux Chasseresses d’Artémis partent à leur recherche, tout en essayant de protéger l’Ophiotauros, créature mi-vache mi-serpent, dont la mort signifierait le déclin de l’Olympe.
Les deux premiers tomes de ces aventures mythologiques façon XXIème siècle s’attachaient à un événement particulier, et on suivait une intrigue relativement linéaire, résolue à la fin. Ici, il s’agit d’une succession de rebondissements et de combats avec des créatures fantastiques, le premier affrontement de ce qui préfigure une guerre violente entre le Bien et le Mal qui risque de durer. Le rythme tout en phrases courtes est effréné, les interventions invraisemblables parfaitement adaptées au divin, et l’auteur maîtrise sa matière avec talent (allant jusqu’à inventer une quatrième Hespéride chassée du jardin). Mais surtout, il y a de l’humour à tous les coins de page, et les dieux sont humanisés, modernisés, littéralement… désacralisés : « Monsieur D. [Dyonisos] a poussé un soupir exaspéré. – Le prochain qui m’appelle « le mec du vin », […] je le change en bouteille de merlot ! » (p. 147). La scène sur le Mont Olympe, au-dessus de l’Empire State Building, est un morceau de bravoure, avec Zeus en costume-cravate et Apollon affublé de lunettes de soleil et i-pod. Le narrateur Percy, que l’on avait connu auparavant inquiet quant à sa filiation, commence à s’intéresser aux filles (il a quatorze ans) et est plus que troublé par la belle Aphrodite en robe moulante rouge. L’auteur s’amuse, promène son lecteur dans un cocktail d’aventures et d’humour absolument réjouissant. On aurait tort de se priver de cette série malicieuse qui sait tenir la longueur, d’autant plus qu’étant donné la fin ouverte, une suite est plus que probable.