Pour toi je décrocherai la lune

Roberto, douze ans, et Marie-Claire, dix ans, vivent dans une ferme à Winnipeg avec leur père. La vie s'écoule, douce, rythmée par la nature et les facéties de Marie-Claire que son grand frère surnomme « le rat ». Et puis, le père décède brutalement. Redoutant d'être séparés, les deux enfants se mettent en tête de partir à New-York rejoindre leur oncle, un homme supposé riche dont ils ne connaissent absolument pas l'adresse. Un long voyage semé d'embûches et aussi de jolies rencontres improbables commence.
Rétrospectivement mais en conservant sa voix de jeune garçon, Bob nous raconte un petit duo émouvant, pour le meilleur et pour le pire indissociés. En tant qu'aîné inquiet, il pense devoir protéger sa sœur, tout en se reposant sur l'optimisme et l'instinct quasi-infaillible de cette dernière. Munis de simples sac à dos et de leurs vélos, prêts à dormir au beau milieu de Central Park, les enfants suivent des pistes à la recherche de leur oncle qui souvent tournent court. Elles leur permettent en même temps de se lier avec des hommes que d'aucuns auraient jugés mauvais : un dealer, un escroc, une star du rap… Le bon cœur et l'enthousiasme de Marie-Claire emporte à chaque fois la mise, garantissant des alliés au long terme pour nos héros.


C'est frais, charmant, un peu déjà vu quoique osé, mais c'est la conclusion qui va faire basculer ce roman dans l'émotion brute. On comprend dès le départ la fragilité maladive de Marie-Claire, et pourtant, rien ne prépare à cette double fin dure, très adulte et donc en complet décalage avec le ton bon enfant et les petites frayeurs du reste du récit de Bob. Rien que pour ce cri superbe et douloureux d'amour filial, Pour toi je décrocherai la lune mérite une attention particulière. On referme le livre le cœur serré, tourneboulé…