Pripiat Paradise

Du tourisme intelligent à Kiev en Ukraine, ce n’est vraiment pas ce dont rêvait Thomas, 15 ans, pour qui les vacances riment avec plage, farniente et copains. Une fois sur place la famille s’installe pour deux semaines chez l’habitant, en l’occurrence un couple formé par une française et son mari ukrainien et leur fille de 17 ans, Tanya, qui quitte la maison très tôt le matin et ne rentre que tard le soir.

Dans ce court roman dont le premier chapitre constitue la fin de l’histoire, le lecteur est directement accroché : Thomas et Tanya se trouvent dans une chambre en train de se cacher de l’armée de l’Ukraine qui les enjoint de sortir pour échapper à un risque d’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Mais que font-ils à Pripiat, la ville fantôme interdite depuis la catastrophe nucléaire de 1986 ? Cette ville dont les radiations sont si fortes qu’elles peuvent tuer un homme en une semaine ?

Sur la petite centaine de pages que compte ce roman, l’auteur en utilise une bonne moitié pour dresser le portrait de Thomas, sa vie d’adolescent français rythmée par l’école et les copains et embellie par son amour pour Lou. Se retrouver à Kiev est juste impensable pour Thomas et c’est presque malgré lui qu’il va réussir à apprécier la ville. Il franchira un pas de plus quand il se retrouvera à accompagner Tanya dans ses activités pour le moins hors du commun : la jeune fille fait partie d’un réseau qui vole les objets métalliques que les habitants de Pripiat ont abandonnés dans leurs appartements lors de leur évacuation de la zone sinistrée, afin de les revendre et d’aider ses parents à nouer les deux bouts.

Un roman intelligent ficelé de telle manière qu’il est difficile de le lâcher. Suspense, peur, danger, amour : il y a de quoi plaire à un large public.