Sanguine

Anouk, 12 ans, redouble sa sixième. Elle ne s’aime pas trop, reste un peu seule, et mange beaucoup pour compenser. Et puis elle a bientôt ses règles, ne sait pas trop quoi en penser. Au même moment, elle ose inviter Tom, le fils d’un employé des pompes funèbres dont elle est secrètement amoureuse. Elle trouvé le garçon plein d’humour, sensible qui lui correspond.

Alex Cousseau nous offre une nouvelle chronique de la vie quotidienne, variation sur l’adolescence et ses hésitations, ses tâtonnements. Le sujet « cru » des règles est abordé de front, comme rarement en littérature de jeunesse (et même en littérature tout court). Cette transformation physique joue ici le rôle de déclencheur chez Anouck pour passer à une autre étape de son parcours d’adolescente, la découverte de l’amour. On estimera à sa juste valeur ce récit de fille écrit excellemment par un auteur homme. Evidemment, il y a comme un petit côté provocation, mais Alex Cousseau le contourne admirablement pour montrer encore une fois sa capacité à incarner un jeune héros masculin aussi bien que féminin. La narratrice Anouck, mûre pour ses 12 ans, s’exprime en phrases courtes et simples, va à l’essentiel de ses sentiments, sans détours (c’est aussi pour cela qu’elle se sent différente des autres). Petite aventure intérieure, Sanguine est un roman tendre, plein d’espoir et de confiance dans les richesses de l’avenir. A lire en parallèle avec Le Cri du Phasme, son « pendant » pour garçons.