Seize ans ou presque, torture absolue

Jess, jeune Anglaise pas très jolie mais pleine d’humour, a prévu de passer ses vacances avec son nouveau petit copain, Fred. Catastrophe ! Sa mère, divorcée amoureuse des vieilles pierres, l’emmène pour un tour culturel de l’Angleterre avec sa grand-mère, avant qu’elles ne rejoignent le père de Jess à la station balnéaire de St-Yves. Jess est malade de jalousie à l’idée de laisser Fred seul et passe ses vacances à attendre des messages sur son téléphone portable. Une fois à St-Yves, elle est distraite par l’annonce de l’homosexualité de son père… et l’arrivée-surprise de Fred.

Cette suite de Quinze ans, charmante mais cinglée en conserve les qualités : bonne humeur, imagination, humour, ton dynamique, relative absence de niaiserie. La narratrice Jess évolue seule, isolée physiquement des autres jeunes (on notera l’importance, bien vue mais sans lourdeur, du téléphone portable). Sa rébellion adolescente est nuancée : elle n’est pas « contre » tout, et s’entend même plutôt bien avec sa grand-mère. De ce fait, son personnage gagne en profondeur et en diversité : les rapports familiaux côtoient les relations aux copines et au petit ami. Un bémol : l’homosexualité du père est traitée avec une légèreté qu’on pourra trouver assez fine mais aussi inconséquente : Jess trouve ça « trop cool ! » (p.182) et espère que ses amies seront jalouses… La quatrième de couverture parle d’une « adolescente décalée », qui n’en est que plus sympathique, et on appréciera un de ces « romans pour filles » pas si bête.