Si seulement

Quand on est enfant, on rêve de devenir grand, d’être « sans carcan ». « On pourrait croire qu’obéir est notre seul devoir », écrit Sandrine Chambéry. L’héroïne de cet album rêve d’en faire qu’à sa tête, d’envoyer les épinards aux oubliettes et de « déclamer en vers des tas d’impolitesses ». Ah ! Si seulement, c’était possible d’être un peu sorcière pour faire tourner en bourrique ces parents qui grondent et voudraient des enfants sages. Il y a ce que l’héroïne est obligée de faire et puis ce qu’elle se dit tout bas dans sa tête, pleine de rêves. Lorsqu’elle sera maman, elle saura quoi dire à ses enfants. Le personnage est déjà persuadé qu’il réussira à leur « montrer comment on devient grand…sans suivre forcément la voie toute tracée de ses parents ». Les phrases écrites simplement avec des tournures orales, familières donnent un air de proximité à cet album. Roues, horloges, personnages en mouvement traduisent, dans les illustrations, le mouvement, le temps qui passe. Ce temps qui rend l’enfant impatient.