Terre des monstres (T. 1). L'enfant trouvé

Rosamonde est un jeune garçon malchanceux : il porte un prénom de fille et vit dans un orphelinat, « la société marine des enfants trouvés », où il est l’objet de quolibets. Heureusement, la gentille Verline lui donne en cachette des livres qui l’emmènent sur les pas des plus prestigieux chasseurs de monstres. Un jour, un étrange individu lui propose du travail, comme lanternier. Sa vie prend alors une tournure romanesque et trépidante : kidnappé par des matelots trafiquants de monstres, il croisera la route de la légendaire fulgar Europe, auprès de laquelle il combattra de terribles monstres. Pas sûr qu’il devienne un jour lanternier, en fin de compte !
Que les jeunes lecteurs abandonnés par Harry Potter se réjouissent ! Voici enfin un successeur digne de ce nom. L’enfant trouvé est un vrai roman fantastique d’aventure, peuplé de monstres, de machines bizarres et d’univers à explorer. Le vocabulaire est si riche qu’un « explicarium »- lexique occupe les 100 dernières pages. Mais les définitions indispensables à la compréhension sont délivrées en début de chapitre, les inventions verbales n’alourdissent donc pas la lecture, mais viennent l’enrichir.
L’univers est plein de trouvailles qui donnent une dimension très réaliste à ce récit fantastique, comme la mer de vinaigre par exemple. Les personnages sont hauts en couleurs, comme le gouailleur Finnetonne. Des portraits réalisés par l’auteur, viennent agrémenter le récit et embellir le livre.
L’objet livre est d’ailleurs magnifique : les portraits des personnages au crayon, la typographie soignée, les diverses annexes (plans, cartes, lexique etc.), la couverture de Benjamin Lacombe, la reliure etc. Tout contribue au plaisir de la lecture.
Malgré une intrigue, des personnages et un univers plutôt effrayants, on trouve dans ce roman un côté Ghostbusters amusant. Avec cet aspect coexiste celui plus politique d’un monde où les monstres sont chassés sans distinction, où les chasseurs de monstres, des assassins, sont idolâtrés, et où les sédorneurs, les défenseurs de monstres, sont condamnés.
Un roman d’apprentissage fantastique, bien écrit et bien illustré, original et intelligent, que demander de plus ?
Il s’agit du premier tome d’une trilogie.